L’investissement responsable est l’application du concept de développement durable aux placements financiers. Il repose sur l’intégration de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les choix d’investissement en complément de la simple performance financière.
L’épargnant peut choisir ce type d’investissement pour donner du sens à son épargne et pour jouer un rôle plus responsable et actif dans l’économie. C’est aussi une manière de limiter le risque sur la performance financière en intégrant d’autres critères d’analyse à sa stratégie de placements. Il est en effet aujourd’hui reconnu que ces facteurs peuvent influer sur la performance à long terme d’une entreprise.
Les fonds responsables (ISR) sont investis en actions, en obligations ou en titres monétaires dont les émetteurs sont soumis à une sélection financière et extra-financière. L’investissement immobilier est également concerné et intègre de plus en plus cette nécessité de respecter certains critères environnementaux et sociaux.
Les principes de l’investissement responsable (PRI)
Ces Principes ont été développés par des investisseurs sous la conduite des Nations Unies (ONU). Ils ont remporté́ l’adhésion d’une base mondiale de signataires représentant la majorité́ des actifs gérés par des professionnels. Les six Principes pour l’Investissement Responsable sont un ensemble de principes d’investissement volontaires qui proposent un éventail d’actions possibles afin d’incorporer les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les pratiques d’investissement.
Ces principes sont :
Les principaux indicateurs de performance ESG publiés dans le cadre de la gestion des fonds d’investissement socialement responsable sont :
CO2 (empreinte carbone, intensité carbone, consommation d’énergie, scénario 2 °C), part verte, part brune, consommation eau, empreinte eau, intensité hydrique, génération des déchets, utilisation de produits chimiques…
Taux de turnover, taux d’accidents, taux d’absentéisme, variation d’emplois, heures de formation, taux de personnes handicapées, représentativité des femmes aux postes d’encadrement, disparités salariales, exposition aux controverses sociales, conventions collectives, politique de fidélisation des salariés, gestion des carrières, objectifs d’amélioration de la santé et la sécurité des employés, attractivité de la marque employeur…
Taux d’administrateurs indépendants, taux de femmes au CA, rémunération de l’exécutif indexée aux critères ESG, qualité du contrôle interne, politique anti-corruption, indépendance des auditeurs, évolution des charges de personnel comparée à l’évolution des dividendes, droit de vote égal, ouverture aux actionnaires minoritaires, séparation postes DG et Président…
Indicateur de controverses relatives aux droits de l’homme, taux de signature ou conformité aux principes du Global Compact, principes et droits fondamentaux au travail de la déclaration de l’Organisation internationale du travail…
Chaque acteur du marché a une méthodologie et un indicateur de mesure qui lui est propre. Toutefois, il existe des pratiques communes qui permettent une hiérarchisation des entreprises et des fonds d’investissement selon les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.
Filtrage négatif : Stratégie la plus ancienne et la plus répandue qui consiste à exclure les entreprises, les secteurs ou les pratiques jugés négatifs pour l’environnement ou la société. Les exclusions les plus fréquentes concernent le tabac, l’alcool, les jeux de hasard, l’armement ou les énergies fossiles.
Filtrage positif : Consiste à investir dans les entreprises ayant les meilleures pratiques au sein de leur secteur d’activité.
L’intégration ESG désigne la prise en compte systématique et explicite par les gestionnaires de fonds des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance dans leur analyse des sociétés où investir.
Le filtrage basé sur les normes consiste à sélectionner les entreprises respectant des normes, standards ou recommandations édictées par des organismes internationaux tels que l’ONU, l’Unicef, l’OCDE, l’OIT…comme les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD).
L’investissement thématique se concentre sur les questions intéressant le développement durable.
Ils se dirigent par exemple vers des projets durables dans le domaine de l’énergie ou de l’agriculture, ou vers les technologies vertes et respectueuses de l’environnement.
Il s’intéresse à des entreprises impliquées dans la production d’énergies renouvelables, la gestion de l’eau ou des déchets, ou dont les produits contribuant à une meilleure efficience énergétique. Les thématiques sociales (emploi, formation, santé et sécurité au travail) sont également présentes.
L’engagement actionnarial consiste à utiliser le pouvoir des actionnaires pour influencer le comportement des entreprises dans un sens durable et responsable en communiquant directement avec les dirigeants ou en faisant voter lors des assemblées générales des résolutions favorables aux critères ESG.
L’investissement à impact est orienté sur des problématiques sociales.
Il comprend notamment l’investissement communautaire, où les fonds sont spécifiquement destinés à des individus ou des communautés traditionnellement mal desservis.
Les labels
Le label ISR est un outil pour choisir des placements responsables et durables. Créé et soutenu par le ministère des Finances, le label a pour objectif de rendre plus visibles les produits d’investissement socialement responsables (ISR) pour les épargnants en France et en Europe.
L’ISR est un placement qui vise à concilier performance économique et impact social et environnemental en finançant les entreprises qui contribuent au développement durable dans tous les secteurs d’activité. Le label ISR, attribué au terme d’un processus strict de labellisation mené par des organismes indépendants, constitue un repère unique pour les épargnants souhaitant participer à une économie plus durable.
Face au dérèglement climatique et à une planète de plus en plus menacée, le label Greenfin a pour objectif de mobiliser une partie de l’épargne au bénéfice de la transition énergétique et écologique. Créé par le ministère de la transition écologique, le label Greenfin garantit la qualité verte des fonds d’investissement et s’adresse aux acteurs financiers qui agissent au service du bien commun grâce à des pratiques transparentes et durables. Le label a la particularité d’exclure les fonds qui investissent dans des entreprises opérant dans le secteur nucléaire et les énergies fossiles. En plaçant votre épargne sur des fonds labellisés Greenfin, vous avez la garantie que de ces sommes participeront au développement d’une économie durable et respectueuse de l’environnement.
Différents labels ISR nationaux existent déjà depuis plusieurs années, soutenus dans certains cas par les pouvoirs publics, et attestant du caractère durable ou responsable des fonds. Si les méthodologies diffèrent selon les labels, plusieurs critères communs se retrouvent généralement comme l’exclusion des titres liés à certains secteurs controversés et l’intégration de critères ESG dans les objectifs et la politique d‘investissement du fonds. On retrouve notamment le label belge Towards sustainability, le luxembourgeois Luxflag, les germaniques FNG et Umweltzeichen, et le nord-européen Nordic Swan.
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) regroupe l’ensemble des pratiques mises en place par les entreprises dans le but de respecter les principes du développement durable. En adoptant des pratiques plus éthiques et plus durables dans son mode de fonctionnement, les entreprises concernées souhaitent contribuer à l’amélioration de la société et à la protection de l’environnement. C’est la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable.
Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Les trois piliers du développement durable utilisés pour le définir sont donc : l’économie, le social et l’environnement.
Les 17 objectifs ont été adoptés fin 2015 par l’ensemble des États réunis au sein de l’ONU. Ils forment un programme commun vers un monde durable, à horizon 2030 pour piloter une transition à la fois économique, sociétale et environnementale. Les objectifs de développement durable nous donnent la marche à suivre pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous. Ils répondent aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, notamment ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice. Les objectifs sont interconnectés et, pour ne laisser personne de côté, il est important d’atteindre chacun d’entre eux.
La finance solidaire recouvre les divers mécanismes financiers permettant d’apporter des capitaux aux projets qui n’entrent pas dans les circuits financiers classiques. C’est une épargne placée sur des produits financiers solidaires. Les fonds collectés s’orientent vers des activités d’insertion liées à l’emploi, au social et au logement, à la solidarité internationale et à l’environnement. Un organisme spécialisé, Finansol, labellise les produits financiers solidaires et suit les tendances de l’épargne solidaire.
L’économie sociale et solidaire regroupe des coopératives, mutuelles, associations, des syndicats et fondations, secteur représentant en France près de 10 % de l’emploi salarié. Cet ensemble est « social » parce qu’il privilégie l’humain par rapport au capital et poursuit un but non lucratif. Il est « solidaire » en ce qu’il propose des nouveaux modèles de développement et de financement d’entreprises et d’associations à forte utilité sociale et environnementale. La finance solidaire vise en particulier à réinsérer des personnes en difficulté.
Le label Finansol a été créé en 1997 pour distinguer les produits d’épargne solidaire des autres produits d’épargne auprès du grand public. Le label Finansol repose sur des critères exigeants de solidarité et de transparence et vous assure, en tant qu’épargnant, que votre épargne contribue réellement au financement d’activités génératrices d’utilité sociale et/ou environnementale comme l’accès à l’emploi, au logement, le soutien à l’agriculture biologique et aux énergies renouvelables ou encore à l’entrepreneuriat dans les pays en développement.